HGGSP Première-Thème 4. S’informer : un regard critique sur les sources et modes de communication. 
OTC : L’information à l’heure d’Internet (6h)
Le changement climatique sur les réseaux sociaux. 

Introduction

Cette séance vient clore le quatrième thème de Première.

Les élèves ont déjà eu un tableau de l’accès à l’information à l’échelle du globe, de son foisonnement et des pratiques différenciées, avec un point de vigilance sur le lien entre l’abondance des sources d’information et la qualité d’information (introduction). Ils ont ensuite compris que les technologies du Web bouleversent la nature et le régime de l’information en permettant à l’individu de « consommer » l’information comme il le souhaite, mais aussi d’en produire et d’en diffuser (Axe 1). Enfin, ils ont découvert comment fonctionnait la “fabrique de l’opinion publique”et se sont interrogés sur le rôle de L’État dans la maîtrise des contenus qui se diffusent (Axe 2). 

Tous ces éléments vont être utiles et remobilisés lors de cette activité qui prend pour exemple l’information sur le changement climatique à l’heure d’internet. 

Objectifs de la séance

  • Comprendre que l’information sur les réseaux sociaux répond à des logiques algorithmiques des bulles de filtrage. 
  • Développer une capacité d’analyse critique et argumentative en étudiant les mécanismes de la rhétorique complotiste sur les réseaux sociaux et leur déconstruction scientifique.  
  • Interroger ses propres pratiques quotidiennes en ayant une posture réflexive. 

Séance 1 : cours magistral + présentation de l’activité en groupe (1h)

Partir des pratiques réelles des élèves. A l’oral, recenser les plateformes et les influenceurs suivis par les élèves qui traitent de sujets d’actualité.
Leur demander comment ils ont découvert leurs comptes ? S’ils les considèrent comme des médias fiables ? S’ils utilisent par la suite (dans des conversations ou pour les cours) certaines informations ? 

Relever le fait que tous ne suivent pas les mêmes comptes et qu’ils peuvent donc avoir des informations contradictoires. 

A partir de ces échanges, dégager les notions principales et proposer des définitions  (bulle de filtrage/biais de confirmation/climatoscepticisme ou climatodénialiste). 

Le développement des réseaux sociaux a permis de démultiplier la portée des fausses informations (une étude du MIT a montré que les fausses informations se propagent beaucoup plus rapidement que les véritables informations : en moyenne, un mensonge s’y répand six fois plus vite que la vérité).
Les algorithmes favorisent les publications sensationnalistes et extrêmes ainsi que des sources d’information confirmant leurs biais préexistants, ce afin de maximiser le “taux d’engagement” des plateformes (likes, partages, commentaires). 

–> Pour aller plus loin, une ressource utile, en particulier les pages 20 et 21.

S’informer via les réseaux présente donc le risque d’être progressivement enfermé dans des bulles de confirmation ce qui participe à la polarisation des sociétés. 
Pour Salomé Saqué “à vivre dans des bulles de réalités différentes, le dialogue devient impossible: ce ne sont même plus les interprétations des faits qui sont en débat, mais les faits eux-mêmes”. 

Nous avons choisi un sujet qui met clairement en lumière ces biais : le réchauffement climatique. Alors que son existence ne devrait pas faire l’objet d’un débat, on constate en réalité que les climatosceptiques sont parvenus à s’imposer dans tous les médias, soutenus par certaines grandes entreprises et représentants politiques. En témoigne l’un des récents discours de Donald Trump tenu au siège des Nations Unies le 23 septembre 2024 dans lequel le président présente le réchauffement climatique comme la “plus grosse arnaque jamais menée contre le monde”, propos qui sont en accords avec ses actes puisqu’il est parvenu à faire supprimer les sections consacrées aux changements climatiques sur les sites de l’administration et même à contraindre, en utilisant le chantage financier, les scientifiques à ne plus utiliser certaines notions dans leurs publications (environnement, climat, énergie propre…). Les conséquences dépassent évidemment les frontières du pays. 

Une étude d’Ipsos publiée en 2022 montrait déjà que les États-Unis était l’un des pays comptant le plus de climatosceptiques (48 % de sondés) et que la France connaissait une nette progression (37%). Une enquête de 2024 de l’association “Parlons Climat” est venue confirmer ce pourcentage. 
https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2022-12/obscop2022-12_principauxresultats_fr_0.pdf 

Une vaste étude, présentée en 2023, menée par des chercheurs du CNRS sur les échanges sur Twitter mettent en évidence “une intensification de l’activité de groupes dénialistes et climato-sceptiques en ligne” particulièrement depuis 2022.

Vous pouvez montrer aux élèves la vidéo suivante pour montrer ce phénomène (à condition de l’accompagner d’explications données sous la vidéo) : https://vimeo.com/800210290?fl=pl&fe=sh 

Pour l’étude : https://iscpif.fr/climatoscope/?p=72 

Quelques données ici de l’étude : 

  • à l’échelle mondiale, 30% de climato-denialistes parmi les comptes ex-Twitter qui abordent les questions climatiques.
  • en France, La communauté dénialiste produit ou relaie 3,5 fois plus de messages toxiques que la communauté GIEC
  • La communauté dénialiste comporte une surreprésentation de comptes aux comportements inauthentiques de +71% par rapport aux communautés pro-climat, avec 6% de comptes “probablement bot” ( = Un bot est un compte automatisé de réseau social géré par un algorithme plutôt que par une personne réelle)

En France, la situation devient donc aussi préoccupante. 

Séance 2 : Activité en groupe (1h), Décrypter le mécanisme des théories du complot. 

La prochaine séance prévoit une comparaison de deux influenceurs français sur le réchauffement climatique : le Raptor VS Camille Etienne. 

Problématique : Comment s’informer sur le changement climatique sur les réseaux sociaux de manière fiable ? A qui se fier ? 

Remarque : pour gagner du temps ce travail peut être donné à faire à la maison et peut être réalisé individuellement par les élèves. Il faut simplement veiller à bien répartir les extraits.

(A donner une fois la vidéo découverte pour ne pas influencer les élèves dans leur perception de celle-ci) : 
Qui est le Raptor ? Le Raptor, de son vrai nom Ismaïl Ouslimani, ou anciennement le Raptor dissident, né le 22 août 1993 à Orsay, est un vidéaste web et polémiste français d’extrême droite. Il se fait connaître à partir de 2015 au moyen de ses vidéos sur YouTube, dans lesquelles il expose, notamment, des propos climatosceptiques et complotistes. Il s’oppose également au multiculturalisme ou encore l’immigration. Il est surtout remarqué pour ses prises de position et son style jugés violents ainsi que pour sa posture viriliste, antiféministe, masculiniste et sexiste. Il est également coach sportif et vend des programmes de musculation et de nutrition ainsi que des compléments alimentaires supposés favoriser la prise de muscles. 

Pour l’historien Nicolas Lebourg, « le fait qu’il s’agisse d’un individu non affilié à une organisation politique, semblant n’avoir aucune biographie militante, témoigne du nouvel âge individualiste de la politique). 

  • Consigne : En groupes, les élèves analysent 6 moments de la vidéo en complétant le tableau suivant (contenu de correction à effacer avant le travail) : 

Extrait de la vidéo : 

Idées/

vocabulaire marquants

Données chiffrées 

Techniques employées sur la forme

Objectif de l’influenceur

A quelle conclusion arrive-t-il ? 

 

5’40 – 13’30

  

Rythme effréné, graphiques, extraits de rapport, articles de presse, sources + nombreuses techniques rhétoriques, insultes…

(cf plus bas)

Donner l’impression d’un discours scientifique et vérifiable. 

Relativiser l’impact du réchauffement climatique

«L’activité humaine représente 1% des flux énergétiques qui circulent dans le système climatique, le reste du réchauffement est dû à la variabilité naturelle»

 
 

19’23-27’

  

«Les modèles climatiques ne sont pas précis»

 

30’-33’30

  

«La montée du niveau des mers n’est pas plus rapide qu’avant»

 

33’56-37’15

  

«Le réchauffement climatique n’a pas d’effet sur les ouragans et les cyclones»

 

57’06-1h

  

«Les émissions de la Chine et de l’Inde vont exploser», «la France, c’est seulement 1% des émissions mondiales»

 

1h08-1h12

  

«Ils en veulent à notre argent, nous contrôler»

 

Source : 2 pages d’insultes quand on ouvre la page des sources ! 

Source principale utilisée et copiée par la vidéo : Unsettled de Steven Koonin, physicien, ancien directeur du Center for Urban Science and Progress de l’Université de New York, est devenu l’une des égéries des climatosceptiques. Il a été scientifique en chef du géant pétrolier BP, au sein du département des énergies renouvelables, de 2004 à 2009. Une multinationale connue pour avoir financé des lobbies climatosceptiques pendant des années. Des pans entiers du livre sont repris mot pour mot par Le Raptor. 

Les objectifs de l’influenceur:
-Relativiser l’impact du réchauffement climatique en mettant en cause «l’escroquerie climatiste» et «la propagande de l’apocalypse» mises en avant, au choix, par les scientifiques, le Forum économique mondial, la Chine, Apple, Dernière rénovation, les médias, les entreprises, les influenceurs (etc, etc, etc.) Moins frontal qu’un déni pur et simple de la crise climatique, son discours s’apparente au climatorelativisme : une forme de climatoscepticisme qui cherche à instiller le doute et à remettre en cause l’ampleur et la gravité du dérèglement climatique. Et donc la nécessité d’agir.
-Faire le “buzz” sur un sujet ultra-clivant pour générer un maximum d’audience et faire la promotion de ses produits, des compléments alimentaires pour la musculation (qu’il exhibe dans la vidéo) et des programmes de coaching.
-Le Raptor n’a aucune expérience sur le climat. Par contre, il sait s’adresser à un public jeune, masculin et malléable pour lui vendre des solutions clef en main afin de passer d’un «zéro à un héros».

Ce qui doit nous alerter dans ce genre de contenus : 

→ Ne présente pas ses sources

→ N’a pas une activité ou un diplôme en rapport avec le sujet

→ N’a jamais rien publié, ni article, ni essai sur le sujet

→ Tente de vous vendre quelque chose

→ «Nous contre eux» : désigne des ennemis aux contours flous contre qui il est le rempart

En France, des médias font le travail de vérification (ou “débunkage”):

Le vert média

Radio France 

France Info

Bon Pote

Vérification et décryptage scientifique des conclusions du tableau ci dessus (source: Vert le média: Les pires dingueries de la vidéo du «Raptor» sur le climat décryptées avec des scientifiques du Giec, 10 septembre 2024): 

  • «L’activité humaine représente 1% des flux énergétiques qui circulent dans le système climatique, le reste du réchauffement est dû à la variabilité naturelle»
    Pour la communauté scientifique, il n’existe plus aucun doute sur l’impact des activités humaines sur le climat :
  • «Les modèles climatiques ne sont pas précis»:
    Le Raptor consacre une longue partie de sa vidéo à remettre en cause la solidité des modèles utilisés par les scientifiques pour reconstituer le climat passé et tenter de projeter les évolutions futures. Il accuse même les scientifiques de les bidouiller pour faire correspondre leurs résultats à la «propagande climatiste» si souvent invoquée. Pour le climatologue Christophe Cassou il confond les prévisions météorologiques, qui sont initialisées avec des données observées pour prévoir le temps, et les projections climatiques, qui sont utilisées pour comprendre les fluctuations climatiques passées et anticiper les futurs possible… et qui elles, ne sont pas initialisées à partir d’observations. Il se trompe dans la configuration des modèles […], ce qui traduit une incompréhension totale du fonctionnement même du système climatique». Autrement dit, le Raptor a passé 10 minutes à démonter des modèles… qu’utilisent les scientifiques pour la météo, mais pas pour le climat. Les projections vont toutes dans le même sens, y compris celles faites par certains pétroliers dans les années 1970 ! 
  • «La montée du niveau des mers n’est pas plus rapide qu’avant» :
    D’après le Raptor, la montée des eaux subit des variations cycliques depuis 20 000 ans et l’élévation serait d’environ +1,8 millimètre par an depuis 1900 – une hausse bien inférieure à certains cycles passés. «Déjà, la donnée de 1,8 mm par an n’est pas bonne, réfute d’emblée Gonéri Le Cozannet, spécialiste des risques côtiers au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et co-auteur du dernier rapport du Giec. Aujourd’hui, on est plutôt sur +4mm par an, contrairement aux +1,4mm du 20ème siècle [+3,7mm par an entre 2006 et 2018, selon les dernières données du Giec, NDLR]. On voit clairement qu’il y a une accélération et qu’elle va continuer à se poursuivre».
  • «Le réchauffement climatique n’a pas d’effet sur les ouragans et les cyclones»
    Même si leur activité évolue selon des cycles naturels, «il existe aujourd’hui un consensus sur le fait que le changement climatique influence leur intensité, précise à Vert Davide Faranda, directeur de recherche en sciences du climat au CNRS, spécialisé dans l’attribution des évènements extrêmes au changement climatique. En effet, une augmentation de la température de la surface de la mer fournit plus d’énergie aux tempêtes, favorisant ainsi des ouragans plus intenses, même si le nombre total ne change pas forcément».
    Prudent au vu des résultats des études récentes, le dernier rapport du Giec estime «probable» ou «vraisemblable» (likely) que «la proportion globale des cyclones tropicaux de catégorie 3 à 5 ait augmenté au cours des quatre dernières décennies». En revanche, il indique avec une «confiance élevée», que «la proportion de cyclones tropicaux intenses, les vitesses de vent maximales moyennes des cyclones tropicaux et les vitesses maximales des vents des cyclones tropicaux les plus intenses augmenteront à l’échelle mondiale avec la hausse du réchauffement climatique».
  • «Les émissions de la Chine et de l’Inde vont exploser», «la France, c’est seulement 1% des émissions mondiales»
    Selon le Climate action tracker, projet scientifique indépendant qui évalue les promesses et les politiques climatiques de certains pays pour anticiper leur trajectoire, les émissions de gaz à effet de serre de la Chine devraient atteindre leur pic historique… l’an prochain. Avant de stagner jusqu’en 2030. Au vu des politiques actuelles, les émissions de l’Inde, pays en développement encore très dépendant du charbon, devraient augmenter de l’ordre de 15% d’ici à 2030. En aucun cas de 200%, comme le dit le «Raptor». Il répète aussi l’argument selon lequel la France ne représenterait qu’un petit pourcent des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et n’aurait donc pas d’efforts à fournir. Pour la faire simple : l’empreinte carbone de la France est supérieure à 1% du total mondial, alors que sa population représente moins de 1% ; puisque l’on compte près de 200 pays sur Terre, la quasi-totalité d’entre eux émet moins de 1% du CO2 mondial ; à l’échelle individuelle, un·e Français émet bien plus de gaz à effet de serre qu’un Indien·ne ou qu’un·e Chinois·e (voir ci-dessous) ; au vu de l’urgence climatique et des bouleversements à venir, tous les pays doivent agir sans attendre, surtout ceux qui ont le plus émis de CO2 à travers l’Histoire (
  • «Ils en veulent à notre argent, nous contrôler»
    Le Raptor s’en prend à tout ce qui a un rapport proche ou lointain avec le climat, en mélangeant scientifiques, militants (Greta Thunberg, Dernière rénovation), médias, mais aussi milliardaires (Bill Gates et tout le Forum économique mondial), décideurs politiques (Ursula Von Der Leyen) et entreprises (Apple). Leur but ? S’enrichir et contrôler la population. Hélas, il n’explique à aucun moment pourquoi leurs intérêts convergeraient. Si le Raptor ironise à plusieurs reprises sur le fait que certains pourraient le taxer de complotiste, il en utilise tous les ressorts.

⇒ Cette vidéo vue des centaines de milliers de fois est une source de désinformation massive qui repose sur des techniques connues des climatosceptiques et des complotistes en général que vous pouvez retrouver sur ce site : https://vert.eco/articles/les-technique-des-climatosceptiques-pour-nier-la-realite-scientifique

Séance 3 : Correction à l’oral du tableau + Utiliser la méthode de décryptage précédemment vue sur une autre influenceuse (1h)

Les élèves visionnent la vidéo suivante en se posant la question : comment puis-je évaluer sa fiabilité ? Ils doivent faire un travail de vérification en remobilisant les items utilisés pour le Raptor. https://www.tiktok.com/@camille.etienne/video/7351079368506101025 

Exemples de questions que les élèves doivent se poser : 

  • Quel est le sujet de la vidéo ? 
  • Qui est son auteur ? 
  • Quel est le ton / techniques employés ? 
  • Quel est son objectif ? 
  • Quelles sont ses sources ? 
  • Quelles sont les limites de la vidéo ? 

Reprise à l’oral : L’enseignant présente Camille Etienne et son activisme en introduisant la notion de lanceur d’alerte. 

  • Camille Etienne (600k abonnés instagram) se fait connaître par la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=1Mw5ADaHyFo&t=48s Réveillons Nous, 28 mai 2020, 750k vues. Elle a un master d’économie à Sciences Po Paris, elle peut être considérée comme une lanceuse d’alerte environnementale, activiste pour la justice sociale et climatique, notamment sur les questions des Pfas, les forages miniers en Norvège, l’autoroute A69. 

Qu’est ce qu’un lanceur d’alerte ?  
 Loi Waserman relative à la protection des lanceurs d’alerte du 21 mars 2022 
I.-Un lanceur d’alerte est une personne physique qui signale ou divulgue, sans contrepartie financière directe et de bonne foi, des informations portant sur un crime, un délit, une menace ou un préjudice pour l’intérêt général, une violation ou une tentative de dissimulation d’une violation d’un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale pris sur le fondement d’un tel engagement, du droit de l’Union européenne, de la loi ou du règlement. 

Camille Etienne est d’ailleurs régulièrement menacée par les industriels, par des opposants politiques : https://www.youtube.com/shorts/sXOFnt8tCZg 

Mais ses combats connaissent des succès. Ainsi, une loi a été votée en février 2025 pour interdire les Pfas dans les cosmétiques, les vêtements et les chaussures à partir de 2026. En 2030, tous les textiles contenant des PFAS seront interdits. Un contrôle de l’eau potable, une carte des sites émetteurs de PFAS et une taxe pollueur-payeur sont aussi prévus. 

 https://www.vie-publique.fr/loi/293656-pfas-polluants-eternels-loi-ecologiste-du-27-fevrier-2025 

Autrices: J Picard et L Wante